#5 Pour finir l'année en beauté ✌️
Parce qu'on ne s'ennuie pas dans les médias, en 2025, on continue à se former.
Hola tout le monde !
Voici la cinquième édition de L’Actu, ce truc de vieux. Je vous remercie de perdre un peu de votre temps avec moi. Bienvenue à ceux du journal Le Monde, l’ADN, OneChocolate, Uni-médias, actu.fr, journal L’Union, Audiotiq, CosaVostra…
Cette newsletter je l’écris depuis le soleil andalou. J’aurais d’ailleurs dû prévoir short et t-shirt manches courtes, parce qu’ici, même en hiver c’est presqu’un four. Cette semaine, on annonce 21ºC. Jaloux, les Parisiens ? Probablement. Mais ici il ne pleut presque plus. Quand j’y habitais, l’hiver c’était encore l’hiver. Pas 10ºC, mais pas les bretelles non plus ! Et après il y en a qui refuse encore de parler de changement climatique. Bref…
Tu peux aussi me suivre sur LinkedIn et Instagram (mais plus sur X), ou même sur mon autre newsletter, plus perso et littéraire. Elle s’appelle « Chroniques d’un retour au soleil. »
Venga, vamos al lío. Un petit café, et on y va ! Au menu :
L’Actu de Lola
Un truc de vieux
Un truc de jeune
Pendant ce temps-là, chez Elon
Le chiffre
La leçon
L’Actu de Lola
Je retourne à l’école ! Après avoir été prof de médias et de publicité à HEC Paris (il y a un bail déjà, je le reconnais…) je candidate au concours du CELSA, l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication interne à Sorbonne Université. Rien que l’inscription c’est un vrai parcours du combattant… Surtout quand on est étranger, qu’on n’a pas de diplôme français ni aucun document attestant d’un niveau de Français C1, au minimum.
Pour tout vous dire, j’ai dû payer 55 euros la traduction assermentée de mon diplôme Bac+5 en journalisme de l’Université de Séville et il est fort probable que je doive en plus payer 55 euros à nouveau pour faire également traduire mon diplôme de lycée, équivalent à votre Baccalauréat. C’est tout ? Non, je devrai passer un oral pour prouver mon niveau de français après 15 ans ici. Ni ma carte de presse française, ni mes reportages et enquêtes écrits pour la presse française ne sont pas admis. Comme quoi je n’étais pas assez occupée, avec un enfant en bas âge, le travail, des projets perso comme un roman, etc. Enfin…
Je réfléchissais depuis un moment à ce master et c’est la maternité qui m’a donné le dernier coup de pouce. Après deux décennies dans le journalisme (et bientôt 40 ans au compteur), je pense avoir fait le tour de la presse. L’univers des médias est devenu une véritable jungle et ce qui m’intéresse de plus en plus c’est la partie stratégie, conseil, boîtes de production, création d’un produit médiatique… J’ai alors trouvé un master pour réorienter ma carrière professionnelle avec un contrat de professionnalisation. Si vous avez des pistes pour mon alternance, je suis preneuse ! 😉
Je garderai quand même un pied dans le journalisme. Mais plutôt pour des projets personnels, comme un essai que je prépare et pour lequel j’ai un rendez-vous au retour des vacances de Noël avec une maison d’édition. Je vous en dirai plus prochainement.
Un truc de vieux
Le groupe Canal+ dit bye bye à la TNT payante. Au moins, pour quatre de ses chaînes : Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète. CNews et CStar resteront toutefois diffusées en hertzien. Pour l’instant, parce que le groupe dirigé par Maxime Saadé semble suivre une stratégie recentré vers les nouveaux modes de consommation : le numérique. Et au passage, il a essayé d’alléger les coûts juste avant sa sortie en bourse.
Décryptage :
Sa taxe versée au CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) a été augmentée.
Son taux de TVA directement lié à son statut de premier financeur du cinéma français est menacé.
Seuls 70 000 sur les 26 millions d’abonnés à Canal+ dans le monde utilisent leur télévision sur le canal dédié, la 4 en France. Les autres passent par leur box, le satellite, l’appli MyCanal ou une télévision connectée.
Le groupe économiserait de 10 à 15 millions d’euros par fréquence, d’après l’AFP.
Pour rappel, Vivendi s’est divisé en quatre sociétés, dont Canal+ qui vient d’être côté à la Bourse de Londres, Havas à celle d’Amsterdam et Louis Hachette Group à Paris sur le marché Euronext Growth.
Inutile de dire que plusieurs s’arrachent déjà le mythique canal 4 que Canal+ libérera définitivement le 6 juin 2025.
Un truc de jeune
La journaliste et créatrice de contenu espagnole, Sheila Hernández, CEO de es.decirdiario, gère depuis quelques mois les réseaux sociaux de la mairie de son village natal : Enix, dans la province d’Almería. La stratégie du compte Instagram qu’elle leur a ouvert ? Zéro politique, mais plutôt l’histoire des lieux racontée par les 600 habitants de ce village andalou, ancré dans les montages.

Dans les vidéos qu’elle publie, les voisins – une population assez âgée – chantent face à la caméra, partagent leurs recettes (comme l’ajoblanco, typique des parages) dans leur propre cuisine, racontent l’histoire d’un bar directement accoudes au comptoir. Ils font découvrir les coutumes et tradition, expliquent le surnom donné à chacun des voisins…
Le succès a été au rendez-vous et le compte dépasse déjà les 2 500 abonnés après seulement 44 publications. Le Club de Marketing d’Almería vient d’ailleurs de leur décerner un prix pour la meilleure action en marketing de la province.
Ce projet me rappelle beaucoup le compte TikTok de Jack Coyne, Public Opinion (@publicopinionnyc). Dans ses vidéos, il tend le micro aux new-yorkais pour parler de leur boutique, leur métier, des questions sur leur ville, etc. Pour sa chaîne YouTube, c’est par ici.
En gros, c’est authentique et c’est ça qui fait que ça marche.
Pendant ce temps-là, chez Elon
Le patron de X (ex-Twitter) vient de mettre à disposition de tous les utilisateurs de son réseau social une IA conçue pour concurrencer ChatGPT. Elle s’appelle Grok et la version payante existe depuis un an. Alors, ça change quoi depuis décembre ?
Rien, pour ceux qui payaient déjà la version Premium. Mais quelques limitations pour les « radins » ne souhaitant pas verser un seul euro à l’homme le plus riche au monde. Ils pourront :
Poser dix questions gratuitement toutes les deux heures à cette intelligence artificielle.
Solliciter quatre créations d’images par jour.
Finalement, c’est un peu près comme ChatGPT Plus.
Pourquoi rendre partiellement gratos cette technologie ? Parce que personne ne va pas accepter de payer dès le premier jour. Un service minimum gratuit est un bon leurre pour encourager les utilisateurs à passer plus tard au dark side et s’abonner à ton produit. On s’en fout si au départ on y perd un peu (voire quelques centaines milliers de dollars, en sachant que je n’ai pas le chiffre…).
S’en servir c’est super facile : il suffit de cliquer sur l’onglet « Grok », dans le menu de l’application. Du moins, il semblerait, vu que je n’ai plus Twitter et ne peux donc rien vérifier.

Pourquoi avoir lancé à l’été 2023 la start-up xAI, à l’origine de Grok ? Il semblerait aussi que tout comme Canal+ et la décision de l’Arcom envers C8, Elon n’ait pas encore digéré avoir dû quitter OpenAi, faute de pouvoir diriger l’entreprise comme il le souhaitait.
Le plus de cette IA ? Des réponses sarcastiques ainsi que des infos prélevées sur Twitter, y compris des fausses, selon Numerama.
Le chiffre
11 millions
C’est le nombre d’abonnés que BlueSky a gagné en un mois. Le réseau social est passé de 13 à 24 millions d’utilisateurs depuis la présidentielle américaine, en novembre. Pour cause : il est devenu le refuge de tous ceux qui fuient X (ex-Twitter), le terrain de jeu de l’actuel ministre de l’Efficacité gouvernementale de Donald Trump.
La leçon
Un journaliste peut-il être condamné s’il refuse de révéler ses sources ?
Oui. C’est simple comme réponse, mais regardons dans le détail.
Dans quel contexte ?
↪️ Quand la source a elle-même violé son propre secret professionnel.
En pratique ?
↪️ Le journaliste est rarement condamné, même si on trouve des cas comme celui d’un collaborateur du Parisien ayant publié en 2012 le portrait-robot d’un violeur en série. Une info couverte par le secret de l’instruction.
Le cas d’Ariane Lavrilleux ?
↪️ La journaliste de Disclose a été suivie par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), dans le cadre de son enquête sur les Egypt Papers, qui a révélé qu'une mission secrète du renseignement militaire français avait aidé la dictature d'Al Sissi à cibler des civils de 2016 à 2021.

Ce qui surprend ?
↪️ Combien a-t-on dépensé pour suivre de près ses relevés bancaires et achats de billets de train, sa géolocalisation en temps réel et la suivre physiquement, tout ça pour découvrir ses sources ?
C’est hallucinant ?
↪️ Un peu quand même… Surtout, quand Michel Barnier nous parlait d’effort budgétaire…
Sachez que dans les arrêts Fressoz et Roire (1999) et Dupuis et autres (2007), la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour violation de la liberté d’expression en raison des sanctions prononcées à l’encontre de journalistes pour recel de violation du secret professionnel.
La Revue des médias, de L'Institut national de l'audiovisuel (INA), avait écrit un excellent article sur Le secret des sources face à la justice pénale.
C’était donc la cinquième édition de l’Actu, ce truc de vieux. Merci d’avoir pris le temps de lire mes élucubrations.
On se voit dans deux semaines, j’espère !
Vous aurez appris six nouvelles choses aujourd’hui.
Allez, bisous ! 💋